Mardi 7 mai 2019, le lycée Jean de Pange a accueilli M.Christian Nascimento, journaliste réfugié de la République Démocratique du Congo, ayant fui son pays, suite à des menaces de mort. Afin de sensibiliser les lycéens au sujet de la liberté de la presse dans le monde, la Maison des Journalistes a mis en place l’action « Renvoyé spécial » et a organisé la rencontre entre le journaliste réfugié et les élèves (deux classes de 1ère ES) du Lycée Jean de Pange.

L’entretien, d’une durée de deux heures, a été très enrichissant. En effet, M. Nascimento nous a exposé la vie de journaliste en RDC, son pays natal. Cette vie qu’il a choisie a été semée d’embûches qui illustrent l’absence de liberté de la presse dans le pays. Si les journalistes contredisent le gouvernement, ils sont soit emprisonnés, soit exécutés. Depuis 2006, au moins 11 journalistes ont été assassinés sans raisons pendant le manda de Joseph Kabila, qui a instauré un régime dictatorial ; c’est également un gouvernement corrompu… La République démocratique du Congo est classée 154ème sur 180 pays, alors que la France est 32ème sur 180 pays au niveau de la liberté d’expression.

Son récit a été particulièrement touchant. Non seulement il nous a expliqué la vie des Congolais qui subissent la dictature, comme par exemple les coupures d’électricité pouvant durer jusqu’à trois mois à cause du gouvernement qui ne veut pas que les gens puissent avoir accès à l’information, mais il nous a également décrit les inconvénients du métier de journaliste ainsi que la menace constante qui pesait sur lui mais également sur sa famille. En effet, les autorités pouvaient à tout moment arrêter les journalistes et saisir leur matériel. C’est ce qui est arrivé à M. Nascimento qui a été arrêté après avoir demandé au gouvernement de clarifier certaines dépenses. Emprisonné et torturé psychologiquement pendant plusieurs jours il a pu  s’évader et a du quitter le pays avec un passeport d’emprunt.

 

Nascimento est arrivé en France le 14 juillet 2018 et il a vécu quelques temps sans domicile fixe, passant de refuges en foyers d’accueil, avant de découvrir la Maison des Journalistes, qui l’a accueilli à bras ouverts. A ce jour, il attend l’obtention de son statut de réfugié politique, qu’il espère recevoir à la suite de son prochain rendez-vous à l’OFPRA, afin de commencer une nouvelle vie en France.

Les élèves de 1°02

Ce qui nous a marqué, paroles d’élèves :

 « J’ai également été impressionnée par le courage dont il fait preuve et par sa volonté de poursuivre le métier de journaliste malgré les risques et les épreuves qu’il a endurés. » Lucie

 « Une rencontre très intéressante et riche en émotions » Chloé & Alyssa

“Es war berührend, als Herr Nascimento von seinem Land, der Demokratischen Republik Kongo gesprochen hat. An seiner Stimme merkte man, dass er an seinem Land hängt.

Er hat viel über die Rohstoffe der DRK erzählt und ich habe viel über das Reichtum dieses Landes erfahren. Es ist schade, dass es eine schlechte politische Regierung dort gibt, eine Diktatur. Wegen der Habgier ihrer Regierender, ist die DRK ein armes Land.” BAUER Adrien (ABIBAC)

« Rien qu’une phrase peut vous coûter cher ! ». Jasmin

« Monsieur Nascimento  a risqué sa vie pour la liberté d’information des citoyens et pour dénoncer les meurtres commis, il a fait preuve d’un immense courage… »  Léa & Emma

« Nous avons de la chance de vivre dans un pays où la liberté d’expression est quelque chose de normal et où un journaliste peut rétablir la vérité sans représailles. » Lucas

 « Devenir journaliste, dénoncer les méfaits des dirigeants, avec tous les problèmes qui se trouvent en RDC est courageux de sa part ».  Magali

 « Je pense que cela ne devrait plus exister à notre époque. La liberté d’expression est devenue l’une des valeurs les plus fondamentales de notre société mais également l’une des plus menacées ». Chloé

 « J’ai vu des images qui m’ont choqué, dans son pays, des personnes se font tuer même les plus jeunes, juste pour la liberté. Je trouve cela tellement révoltant (…)  J’éprouve un immense respect et de l’admiration pour Monsieur Nascimento et toutes les personnes qui se battent dans leur pays pour la liberté »  Paul

 « C’est une chance d’avoir pu participer à cette rencontre. Le documentaire qu’on nous a projeté était particulièrement difficile à voir, la police tire sur des manifestants pacifistes. Il faut avertir les Européens qui n’ont pas ces problèmes de la situation en RDC(…) Le projet Renvoyé spécial devrait être présenté à autant de lycées que possible.» Louis

 « C. NASCIMENTO garde cependant beaucoup d’espoir pour son pays et espère pouvoir rentrer un jour chez lui, ce que je lui souhaite évidemment. » Sarah

 « La situation de la RDC reste, malheureusement très peu évoquée dans les médias. Avant la venue de M.Nascimento et les recherches effectuées en classe, j’ignorais les horreurs dont était victime la population congolaise et la situation des journalistes plus précisément. » Maud

« Cette rencontre m’a personnellement marquée. En effet, j’aimerais bien être journaliste plus tard. Je pense que la liberté d’expression est fondamentale pour la paix dans le monde. » Lisa

 « J’ai appris qu’en RDC, le régime politique est une dictature qui restreint les libertés des habitants. L’état vend la plupart des ressources du pays aux pays voisins ce qui entraîne un appauvrissement de la population civile. » Léa

 « J’ai trouvé important que les journalistes exilés puissent échanger avec d’autre journalistes et réfugiés politiques d’autres pays au sein de la Maison des Journalistes qui les accueille. Ils peuvent publier leurs travaux sur la page L’oeil leur journal en ligne. » Nicolas

« Les privations de liberté sont banales en RDC. Nous avons une réelle chance de vivre dans un pays qui respecte nos libertés fondamentales, tel est le message que M. Nascimento a réussi à nous faire passer, nous les jeunes dont l’avenir dépend en grande partie de nos choix et de nos actions. C’est une histoire personnelle mais surtout universelle qui peut nous faire prendre conscience qu’il faut lutter pour améliorer ou du moins conserver nos libertés. »  Alexandre et Mathilde

Lire l’article du Républicain Lorrain